lundi 17 juin 2013

Guerre Mondialle

Les découvertes sur la radioactivité et le Projet Manhattan
C’est en 1896, dans les locaux du Muséum d’histoire naturelle de Paris, qu’Henry Becquerel découvre la radioactivité naturelle.
Dès lors, les découvertes se succèdent avec notamment Marie et Pierre Curie qui mettent en évidence deux éléments nouveaux très radioactifs : le polonium et le radium. Puis, les travaux d’Ernest Rutherford (proton), James Chadwick (neutron)
ainsi que Irène Curie et son mari Frédéric Joliot (radioactivité artificielle en 1934) sont des avancées majeures vers la découverte de la fission et du formidable dégagement d’énergie qu’elle produit. Ces dernières seront découvertes principalement par
les efforts conjugués d’Enrico Fermi, Otto Hahn, Lise Meitner, Frédéric Joliot, Lew Kowarski et Hans Halban.
Au début de la Deuxième Guerre mondiale, de nombreux scientifiques, effrayés par le nazisme et les potentiels projets de bombe atomique, émigrent aux Etats-Unis. En 1939, quelques
scientifiques de renoms, dont Albert Einstein (démontra en 1905 la théorie de la relativité, le
fameux E=mc2), rédigent une lettre au président Franklin Roosevelt lui indiquant la possibilité
que l’Allemagne nazie se dote d’une arme atomique. Le 6 décembre 1941, convaincu par ce
texte le président des Etats-Unis lance officiellement un programme secret de recherche sur la
fission nucléaire afin de mettre au point l’arme nucléaire : le projet Manhattan. Il débute à Los
Alamos au Nouveau Mexique et est dirigé par le physicien américain Robert J. Oppenheimer.
Après quatre années de recherches, la première bombe atomique, Gadget, est conçue et explose, le 6 juillet 1945, en plein désert du nouveau Mexique. Un énorme champignon de fumée
se forme alors, montant à plus de 15 km de haut. Certains auteurs rapportent qu’Oppenheimer
s’entendit alors murmurer : «Je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes ».
Le programme mobilise, durant la Seconde Guerre mondiale, militaires, scientifiques, ingénieurs et ouvriers par milliers pour concevoir la bombe atomique. Deux types de bombes sont fabriqués : l’un (Little
Boy, ci-contre), à l’uranium enirchi, dont un spécimen explosera au-dessus d’Hiroshima ; l’autre (Fat Boy), au plutonium, à
l’origine de la destruction de Nagasaki le 9 août 1945.
La mise au point de la bombe atomique et la puissance dévastatrice qu’elle peut engendrer est à l’origine d’une nouvelle doctrine stratégique, celle de la dissuasion nucléaire.
Depuis lors, on ne peut que s’interroger : est-ce que la bombe atomique est un instrument de la paix mondiale ou outil de terreur à grande échelle.

Dans les années 1950, la situation mondiale paraissait extrêmement tendue. Dans le cadre de la Guerre froide, la mise au point
de la bombe atomique par les États-Unis et l’Union soviétique marquait le début de la course aux armements nucléaires. C’est
dans ces circonstances qu’en juillet 1955, onze personnalités de renom signaient un manifeste, connu depuis sous le nom de
manifeste de Russell - Einstein. Outre le philosophe et logicien britannique Bertrand Russell et le physicien allemand Albert
Einstein, on comptait, parmi les signataires, le physicien britannique d’origine polonaise Joseph Rotblat, le physicien d’origine
allemande Max Born, et le physicien français Frédéric Joliot-Curie. Aux yeux de Russell, la communauté scientifique devait se
préoccuper activement des dangers que présentaient pour l’humanité certaines applications de ses travaux.
Le manifeste proposait notamment d’organiser une conférence mondiale de scientifiques dans le but d’alerter les politiques
sur les dangers, pour l’humanité tout entière, du développement d’armes de destruction massive. C’est deux ans après, en
juillet 1957, que se déroulera cette conférence, à Pugwash (Nouvelle-Ecosse, Canada). Les vingt-deux participants venaient de
dix pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Union soviétique, la Chine et la Pologne. Ils se répartirent en trois
comités afin d’étudier les thèmes suivants : les risques afférents aux utilisations pacifique et militaire de l’énergie atomique, le
contrôle des armements nucléaires et la responsabilité sociale des scientifiques. Le mouvement Pugwash réussit donc à réunir
des scientifiques et des non-scientifiques de l’Est comme de l’Ouest, créant des voies de communication indirectes qui ont
contribué à la conclusion d’accords importants.
Cette date marque la naissance du mouvement Pugwash, qui interviendra en maintes occasions pendant la Guerre froide, et
qui poursuit ses actions jusqu’à nos jours. Joseph Rotblat, cofondateur puis président de Pugwash et le mouvement Pugwash
furent lauréat du prix Nobel de la Paix en 1995. Cette organisation, dont l’un des sièges est à Genève, réussit à organiser d’innombrables réunions entre scientifiques des deux Blocs qui jouèrent un rôle souvent décisif dans la conclusion
des traités internationaux tels que le Traité de Moscou portant interdiction partielle des essais nucléaires de
1963, la Convention de 1971 portant interdiction des armes biologiques ainsi que dans le Traité de limitation
de la course aux armements nucléaires SALT I de 1972. Si dans un premier temps le mouvement Pugwash ne
rassemblait que des représentants des sciences dites naturelles il s’élargit bientôt à des juristes et à des
spécialistes des sciences humaines et constitua un des creusets d’où émergea une recherche interdisciplinaire
pour la paix.


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